Cela fait une semaine que je fais une pause réseaux sociaux. Après avoir écrit les deux dernières newsletters, il aurait été logique que je conclue par un dramatique…
La situation est plus complexe. Mon absence est motivée par deux raisons : la première, c’est la nécessité de livrer un travail de recherche dans les deux mois qui arrivent, la seconde c’est la curiosité de voir ce qui se passera si je m’absente plus d’un mois ce que je n’ai jamais fait jusque là. Bien sûr, je n’entends pas par là ce qui se passera sur instagram -le seul réseau que j’utilise-, parce que la réponse est : rien ma chérie, tu es une goutte d’eau dans l’océan. Je m’interroge surtout sur l’effet que cela aura sur moi.
A J+7, la réponse est déjà positive, mais j’essaie de comprendre pourquoi exactement. Ma charge de cours va diminuer drastiquement dans les mois qui suivent. Je suis actuellement en vacances, ce qui me laisse le temps de vraiment consacrer mon temps de cerveau à mes recherches. J’ai bien des raisons d’être de meilleure humeur.1
Le problème que j’ai - et qui n’est peut-être pas le vôtre- avec les réseaux c’est que le temps que j’y passais n’a jamais été du temps « passif ». J’ai du mal à consommer sans vouloir participer. C’est ça qui m’a motivée à créer astrolettres, initialement, puis des podcasts ensuite et ainsi de suite.... Je me disais que tant qu’à aller sur insta, autant tenter quelque chose d’intelligent et d’amusant. Ah l’ivresse des débuts, quand les chiffres montent et que vous recevez plein de mots gentils, ah la gueule de bois de la fin, quand on vous propose d’écrire des livres sur l’astrologie et que votre réaction spontanée est « Merci, mais non merci ! ». Tout ça prend du temps, et du temps qui ne m’avance pas pour réaliser ma mission de vie2 (avoir tous les diplômes, enseigner à tous les gens, écrire des romans intelligents, mais pas forcément amusants, sauver la terre).
Néanmoins, je ne range pas l’infolettres dans cette catégorie des réseaux. Quand je me rends sur substack, je ne regarde pas les autres newsletters. Je ne sais même pas si on peut consulter leur nombre d’abonnés, et je ne veux pas le savoir, au cas où mon syndrome de compétiteurice né.e qui se prend pour la vengeresse transfuge de sa lignée matriarcale s’activerait immédiatement, comme ce fut le cas pour astrolettres.
Or, si ces deux dernières années m’ont appris une chose, c’est que je n’ai pas envie d’activement travailler à devenir influenceuse. Je n’ai rien contre, j’admire le travail de certaines, mais ce n’est pas pour moi. Et puis, l’essai dont je vous ai parlé dans les deux newsletters précédentes continue à faire écho en moi et je n’ai pas encore résolu le dilemme entre être vraiment convaincue par ce que dit Jaron Lanier, les autres articles que je lis à son sujet et continuer à être sur les réseaux. C’est un peu comme conseiller “Eating animals” de Jonathan Safran Foer à tous ses amis et continuer à manger des nuggets au MacDo. Mais cette newsletter n’est pas là pour parler de dissonance cognitive. Pas aujourd’hui.
Voici donc une longue entrée en matière pour vous dire que je vais vous écrire plus régulièrement. Plus légèrement aussi.3 Ces dernières semaines, je me suis mise à la recherche de romances lesbiennes qui finissent bien. Si vous commencez à faire la fine bouche, je ne vous jette pas la pierre. Je vous jette le boulet.
La romance c’est le lieu de la subversion, le genre où les minorités peuvent écrire des mondes où tout finit bien. Le bonheur, voici qui est original ! Attention, je vous parle ici de la romcom, de la romance fun et légère en apparence qui n’exclut pas une certaine recherche stylistique, mais qui ne la recherche pas pour autant. On est plutôt éditions Penguin, voire Harper Collins, qu’Editions de Minuit (paix à leur indépendance) ici. Je vous avoue que le long roman d’amour, forcément déchirant, en vers libres n’est pas le sujet des lignes qui suivent.
J’ai donc décidé de partager mes dernières trouvailles avec vous. Elles sont en anglais et ne sont pas encore traduites, mais s’il y a bien un avantage à la romance, c’est son accessibilité. Beaucoup de dialogues, de l’action et beaucoup d’expressions idiomatiques. Si vous êtes un.e pro du VO sur Netflix et autres sites de streaming : jetez-vous y.
1. Payback’s a witch, Lana Harper
Elle m’a eue au jeu de mots... avant de me relâcher dans la nature. C’est une romance légère entre sorcières. J’ai souri. Les dynamiques de petite ville américaine sont bien décrites ainsi que le tournoi de sorciers qui évite l’écueil Harry Potterien. Néanmoins, j’ai trouvé le niveau de queeritude assez bas. Et oui, par là j’entends que la scène érotique était assez « I kissed a girl and I liked it. »
Mots clés : Pas si Charmed, petite ville américaine, La coupe de feu, le pouvoir des trois
Niveau de queerness : 35%
2. One last stop, Casey McQuinston
Il m’arrive régulièrement de choisir un livre sans me renseigner sur l’intrigue. « Une romance lesbienne à New York dans le métro qui pue ? » OK. C’est un peu le principe de la blind date, mais avec un livre : ça passe ou ça casse. Je ne veux pas vous en dévoiler plus si ce n’est que c’est bien plus que ça et pas du tout ça à la fois. C’est aussi beaucoup moins mignon que ce que à quoi je m’attendais. J’ai versé une larme. Ou deux. Mais comme c’est une romance, ça finit forcément (un peu) bien.
Mots clés : true crime, droits LGBTQIA+, ça finit bien !, métro qui pue, hot butch
Niveau de queerness : 95%
3. Mad about you, Mhairi McFarlane
J’adore Mhairi McFarlane depuis toujours. Non ce n’est pas de la romance lesbienne, mais comme je viens de la lire, je me devais de vous en parler. Dans la veine de Marian Keyes, Mhairi McFarlane écrit sur les relations amicales et familiales et s’il y a toujours un aspect romantique, il n’est pas nécessairement au centre du roman. C’est toujours hilarant, il y a souvent un problème de société sans que cela sonne artificiel et devinez quoi ? C’est traduit en français ! Rendons à César ce qui est à César, c’est ma première éditrice qui me l’avait fait découvrir et je me rappelle encore ma première lecture, pendant mes vacances de Noël. La découverte de ce roman me ferait presque lui pardonner la couverture de mon premier roman (non).
Mots clés : secret girl, qui s’oppose à cette union ?, manipulation, les amis c’est la famille, Leeds.
Niveau de queerness : 0%
Je continue donc ma recherche de romances lesbiennes qui finissent bien et termine cette newsletter sous l’oeil quasi rond de la Lune. Vos suggestions sont les bienvenues.
A bientôt,
Marion
Ne parlons pas des élections. Il y a les législatives et comme le dit l’almanach “Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir !”
Ceci est à prendre au 13e degré. Pas de mission de vie pour moi, je ne suis pas Tom Cruise.
Famous last words. Au moment où j’écris ça, je vois dans mes notes de newsletter “Misogynie et Victor Hugo”/ “Parler de “data love”…
super newsletter que tu parles de sujets durs ou en apparence plus légers comme les romances lesbiennes (mais finalement pas tant que ça car c'est dur à 15 ans de comprendre son attirance quand tous les histoires lgbt sont à propos du sida, de la drogue ou de la mort (j'exagère à peine)) donc merci pour ces recherches !